Les plantes font de la résistance

Les plantes font de la résistance

Une fois déployés au champ, les gènes de résistance des plantes aux maladies perdent très rapidement leur efficacité, ce qui se traduit par des épidémies dévastatrices dans les cultures. C’est la modification chez les agents pathogènes de protéines clés impliquées dans la reconnaissance par les plantes qui leur permet de ne pas être reconnus et donc de réussir l’infection. Dans ce film d’animation, nous présentons une nouvelle stratégie d’identification de gènes de résistance durables, basée sur une incapacité intrinsèque des agents pathogènes à modifier ces protéines clés.

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Les résistances des plantes aux maladies reposent sur les interactions dites gènes-pour-gène entre les produits de gènes de résistance des plantes et les produits de gènes d’avirulence des agents pathogènes. Les gènes d’avirulence font partie des centaines de petites protéines - appelées effecteurs- secrétées par les agents pathogènes lors de l’infection. L’accumulation à un locus d’avirulence de mutations qui modifient la structure ou la fonction de la protéine d’avirulence peut conduire à empêcher sa reconnaissance par la plante, ce qui se traduit par le développement de la maladie. Dans certains cas, l’efficacité de la résistance est perdue dès la première année d’introduction du gène de résistance dans les champs. Face à cette situation, nous testons une nouvelle stratégie pour identifier des gènes de résistance durable, basée sur une incapacité intrinsèque des agents pathogènes à modifier les protéines clés d’avirulence. Notre système d’étude est la tavelure du pommier, principale maladie en verger, provoquée par le champignon Venturia inaequalis.

Notre stratégie repose sur l’identification chez V. inaequalis d’effecteurs sous fortes contraintes sélectives, ce qui pourrait traduire une incapacité du champignon à supporter une modification de la structure ou une perte de la fonction de ces protéines. En effet, notre hypothèse est qu’un gène de résistance impliqué dans la reconnaissance de ce type d’effecteur serait efficace durablement. Disposant de 90 génomes de souches de V. inaequalis, nous recherchons donc dans un premier temps à identifier des effecteurs sous fortes contraintes sélectives et qui s’expriment précocement lors de l’infection. Puis, nous procédons à un criblage des ressources génétiques de Malus résistants à la tavelure par infiltration des effecteurs candidats afin d’identifier des gènes de résistance durable à la tavelure du pommier.

Le film d’animation présente cette stratégie qui est développée par 4 équipes de l’IRHS d’Angers (EcoFun, ResPom, BioInfo et FungiSem) dans le cadre du projet ROAD MOVIE financé par la Région Pays de La Loire.